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Est-ce que la maladie est une déviation par rapport à la norme ou au contraire, une incapacité à se réadapter à cause de normes trop rigides ?

Rencontre avec Jean-François Braunstein. Professeur de philosophie française contemporaine à l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne et spécialiste de la pensée du philosophe et médecin, Georges Canguilhem.

Rencontre avec Laurence Fuhrer-Syda

Grâce à un cocktail médicamenteux, la sédation profonde plonge le patient dans un état d’inconscience, jusqu’à la mort. Peut-elle l’accélérer ? Quelle est la frontière entre la sédation et l’euthanasie passive ? Ne risque-t-elle pas de développer une culture de la technicisation de la mort ?

« Mourir, la belle affaire ! Mais vieillir, Oh ! Vieillir », la mauvaise affaire, oserait-on ajouter pour compléter ce fameux refrain. Car si vieillir est une étape normale dans le cycle d’une vie, le culte de la jeunesse comme le mythe de l’immortalité deviennent ardents et pour certains, plausibles, à chaque avancée scientifique ou médicale. Que disent-il de nous, individus et sociétés du XXIème siècle ?

Inauguration officielle Conférences inaugurales Y a-t-il des normes pathologiques ? Roger-Pol Droit, philosophe, normalien, agrégé de philosophie, docteur en philosophie de l’Université Paris IV La Sorbonne. Le corps est de retour ! Israël Nisand, chef du pôle de gynécologie obstétrique aux CHU de Strasbourg, président du Forum Européen de Bioéthique.

Listées, classées, le répertoire des maladies mentales étoffe la production de remèdes et de nos inquiétudes sur nos propres ressorts psychologiques. Quelles sont les frontières d’une maladie mentale ? Son origine est-elle une question d’environnement, de représentation psychique, de prédisposition génétique, d’héritage ?

Plusieurs travaux ont démontré la possibilité de manipuler la mémoire. A quelles fins de recherches pourraient-ils être appliqués? Appréhende-t-on suffisamment les bouleversements médicaux, sociaux, politiques, juridiques et éthiques qui en résulteraient ?

Chaque citoyen majeur peut écrire ses directives anticipées pour préciser ses souhaits concernant sa fin de vie. Ce document permettra, le moment venu, aux médecins de prendre leurs décisions médicales. Comment appréhender sa propre fin ? Comment s’assurer des souhaits de ceux, dans l’incapacité physique ou mentale de les formuler ?

On disait démence sénile. On l’appelle aujourd’hui maladie d’Alzheimer, cette maladie de la mémoire. Elle est aussi une maladie du temps qui modifie profondément le rapport au temps vécu pour le malade, induit de nouveaux modèles de soins, de prise en charge et d’accompagnement, y compris de son entourage.

Fécondation in vitro, gestation pour autrui et peut-être demain, l’utérus artificiel pour tous…Les méthodes de procréation progressent en bouleversant notre conception du couple, de la sexualité, de la famille, de la filiation. L’on se demande même si l’Œdipe tient bon son rôle dans la structuration de la personnalité et dans l’orientation du désir humain. A moins que cette inquiétude soit elle-même, l’expression de positions normatives sur la famille…

Comment notre société traite-t-elle ses fous ? Comment la psychiatrie y répond ? Avec quels concepts et quels outils, dans une société pluriculturelle ? Et puis, à quel moment bascule-t-on dans la folie ? Ce seuil n’est sans doute pas immuable d’une époque à l’autre, d’une société à l’autre. Ni même le statut du fou.

Rencontre avec André Comte-Sponville, philosophe, membre du Comité consultatif national d’éthique, écrivain et auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages traduits en 24 langues.

Faire analyser son génotype est possible. Quel en est l’intérêt pour l’individu, le système de santé, la société ? Quels risques éthiques entourent cette démarche qui soulève de vives oppositions en France ?

Lorsqu’ils commettent des crimes et repassent à l’action, l’interrogation porte généralement sur la façon de diagnostiquer leur pathologie, de définir leur responsabilité, d’anticiper les probabilités de leur récidive, de valider leur traitements et suivis. Mais aussi, d’envisager des solutions radicales par le recours à des techniques médicales....

Même les hôpitaux français se piquent d’acuponcture ! La cote de popularité des médecines complémentaires, plus généralement nommées médecines douces ou alternatives, tutoie les sommets. Pourquoi tant de noms pour les désigner ? Comment expliquer cet engouement persistant ? Comment sont-elles adaptées à la culture occidentale ? Comment évaluer leur effet ?

«Tout homme bien portant est un malade qui s’ignore». Est-ce qu’on fabrique sa maladie ? Est-ce qu’on la fabrique pour se guérir d’autre chose ? Est-ce qu’on nous invente des maladies pour nous fabriquer et nous vendre des médicaments ?

Et retour, avec des expériences liées aux expériences de mort imminentes ou d’états de consciences modifiées.

Certes ! L’infertilité des couples recule grâce aux techniques médicales de procréation. Mais l’argument ne suffit pas à calmer les inquiétudes sur ce désir d’enfant lorsqu’il conduit à l’acharnement procréatif. Ce désir, les conduit-il à oublier l’enfant ? Et les risques qui pèsent sur lui tant sur le plan médical que psychologique ...

L’élargissement dans certains pays, des indications du diagnostic pré-implantatoire, dépasse son usage initial pour la détection de maladies incurables. L’Homme, commence-t-il à manipuler le vivant pour répondre à ses souhaits d’avoir un enfant conforme à un cahier des charges ?

Interdite en France, la gestation pour autrui fait toujours grand débat : commerce du corps de la femme ? Vente de bébés sous des dehors de solidarité ? Un filon juteux pour les réseaux de trafic ? Et puis, quelle réponse apporter aux enfants nés de gestation pour autrui à l’étranger ?

Faut-il être dans la douleur ou la pathologie pour pouvoir créer ? On serait tenté de le croire car création artistique et troubles psychiques sont souvent liés. Que révèlent de ces troubles, les œuvres des malades mentaux ? Que révèle de nous, notre sensibilité et notre intérêt pour elles ?

Comment reconfigurer son autonomie dans une situation de vulnérabilité ? Avec quelles normes dans un contexte où la performance, la maîtrise de soi et de sa vie sont valorisées alors que la passivité du vivant est mal vécue ? La question conduit à repenser notre approche de l’autonomie, de l’autonormativité et de la vulnérabilité.

Rencontre avec Serge Portelli Magistrat, président de Chambre à la Cour d’Appel de Versailles, enseignant à l’Ecole de psychologues praticiens, Psychoprat, dépendant de l’Université Catholique de Paris.

Rencontre avec Marcel Rufo, Pédopsychiatre, professeur émérite à l’Université d’Aix-Marseille.

Comment en arrive-t-on à perdre son libre arbitre et sa faculté à penser par soi ? Quels bénéficies tire-t-on à confier sa raison et ses choix à l’autre ? Comment glisse-t-on d’un sujet autonome à un sujet assujetti ? Que peut la raison, en invoquant le normal ou le pathologique ?

Tous les indicateurs l’attestent : jamais nous n’avons été aussi bien soignés ! Et pourtant, le sommeil se fait rare, la surmédication progresse, les allergies prospèrent, les vaccins fatiguent, même les « vielles maladies » se fortifient. De quoi sommes-nous malades au juste ? La santé, c’est dans la tête ?

De promesses, en plans, en programmes, l’handicap est régulièrement l’objet d’attentions pour le panser, y remédier, sans parvenir à l’inclure dans notre quotidien. D’autres questions sont à peine évoquées : la sexualité, l’entourage de la personne dépendante ou handicapée, les choix de la recherche médicale…

Rencontre avec Jean-François Mattei. Médecin, pédiatre, ancien ministre de la santé et ancien président national de la Croix-Rouge française.

Anorexie, boulimie, scarifications, jeux, sexe, drogues… Pourquoi et comment arrivons-nous à trop aimer ou à trop ne pas nous aimer ?

Si un enfant nait avec une malformation génitale, et le cas n’est pas rare, il est possible d’y remédier avec une opération. A quel moment cela est-il possible ? Qui en décide ? Recueille-t-on le consentement de l’enfant ?

N’y a t-il par essence que deux sexes et deux genres ? Si le couple sexe / genre est une construction artificielle, pourquoi a-t-on l’impression que cette division est naturelle ? Quel projet politique se profile derrière ces conceptions anciennes ?